Les corps de 18 migrants amenés à ToulonLes corps de 18 immigrants clandestins, repêchés vendredi au large de Malte, ont été acheminés dimanche à Toulon
Camions de pompiers venus chercher les corps de 18 clandestins, devant la frégate La Motte-Picquet, à Toulon (03/06/07) - France 3
Les cadavres (14 hommes dont 2 adolescents, 4 femmes) avaient été repêchés vendredi par la Marine française dans les eaux internationales.
La frégate La Motte-Picquet les a ensuite ramenés en France, où ils seront inhumés après une enquête sur la cause de leur mort, a indiqué samedi la préfecture maritime pour la Méditerranée.
"Il s'agissait, selon toute vraisemblance de migrants tentant de regagner l'Europe", a précisé dimanche la préfecture maritime pour la Méditerranée. Le "pacha" de la frégate, le capitaine de vaisseau Michel Trehard a confié à l'AFP que les opérations pour remonter les corps à bord du navire avaient duré tout l'après-midi de vendredi jusqu'à la nuit tombée. "Nous ne sommes pas certains de ne pas avoir laissé d'autres corps sur place."
Brice Hortefeux, ministre de l'Immigration, a accueilli l'équipage de La Motte-Picquet à
son arrivée à Toulon, dimanche après-midi. "Je suis surtout venu rendre hommage à ces malheureuses victimes, à ces naufragés victimes de l'immigration clandestine. Ils étaient tous des candidats à l'immigration tentant de rejoindre illégalement les terres européennes. Cela nous impose de poursuivre la lutte implacable contre les passeurs, les trafiquants qui exploitent la misère de ces migrants", a-t-il déclaré.
"57% des Africains ont moins de 20 ans, près d'un tiers des 900 millions d'Africains vivent avec moins d'un euro par jour. Cela nous oblige à un effort vigoureux de l'aide au développement", a ajouté le ministre.
Une enquête préliminaire a été ouverte samedi au parquet de Toulon". Les cadavres, repêchés à 100 milles au sud de Malte, sont "vraisemblablement ceux de personnes d'origine africaine, compte tenu de bouts de papier plus ou moins lisibles que l'on a retrouvés sur eux", a précisé le capitaine Trehard. Les prélèvements ADN doivent être pratiqués sur chaque corps afin de "permettre aux familles qui se manifesteraient d'identifier un proche", a précisé de son côté Emmanuel Dinh, porte-parole de la préfecture maritime.
Selon la Marine française, les corps ont été dans les eaux internationales.
Or, dans un communiqué diffusé vendredi soir, quelques heures avant la fin des opérations de repêchage, les forces armées maltaises avaient affirmé que les cadavres avaient été récupérés dans les eaux libyennes. Elles avaient précisé que des "efforts diplomatiques étaient "en cours entre la France et la Libye" afin que la frégate française puisse débarquer les corps dans ce pays. La préfecture maritime de Toulon n'a pas souhaité commenter ces déclarations.
Plusieurs embarcations de clandestins ont récemment fait naufrage dans cette zone de la Méditerranée à la limite des eaux territoriales maltaise et libyenne.
Le 21 mai, une barque chargée de 53 migrants avait disparu au large de Malte après avoir été survolée par un avion de reconnaissance de l'armée maltaise. Les photos prises par l'armée montraient les immigrés entassés sur un petit bateau qui semblait embarquer de l'eau. Les vedettes maltaises envoyées dans la zone n'avaient pas réussi à retrouver la trace de l'embarcation. Les recherches s'étaient poursuivies pendant plusieurs jours.