La blessure du Prophète (BP sur lui) continuait de saigner et Ali Ibn Abi Taleb lui versait de l’eau sur le visage mais la blessure s’aggravait à un tel point qu’il fut contraint de chauffer un morceau de tissu pour la cautériser.
Quant à Handala, le jour de la bataille de Uhud, il était avec son épouse. C’était leur premier jour de mariage mais quand il a entendu l’appel au combat : « Etalons d’Allah partez sur son sentier ! » il partit sans même avoir eu le temps de se laver. Le Messager d’Allah (BP sur lui) dit : « J’ai vu les anges laver Handala dans une cuvette en or » ce qui provoqua l’étonnement du Prophète (BP sur lui) car le martyr ne doit pas être lavé. Il alla donc en parler avec l’épouse de Handala qui lui apprit qu’ils avaient passé leur première nuit ensemble sans qu’il ait eu le temps de se laver afin de se joindre au combat. Handala a préféré défendre sa cause et se sacrifier au lieu de rester dans les bras de son épouse!!
Il y a aussi ‘Amr Ibn Al-Jamouh qui boitait. Il avait quatre fils qui lui dirent qu’ils iraient se battre à sa place et que personne ne pouvait rien lui reprocher. Il se rendit donc chez le Prophète (BP sur lui) en colère se plaignant de ses fils. Le Prophète lui dit : « Mais ‘Amr tu boites » il lui répondit : « Ô Messager d’Allah laisse-moi poser les pieds au paradis avec ce boitement » Le Prophète (BP sur lui) sourit en disant : « Laissez-le, peut-être qu’Allah exalté soit-Il va lui accorder le martyre ». Sur le champ de bataille, il dit : « Quelle bonne odeur que celle du paradis ! Quelle bonne odeur que celle du paradis !» Vous voyez à quel point le paradis était cher à son cœur ! Il combattait et observait le Prophète tout en disant : « Ô Allah ne m’y ramène pas ! (à la vie sur terre) » Il combattit jusqu’à ce qu’il tombât en martyr. Le Prophète (BP sur lui) dit : « Je vois en ce moment ‘Amr parcourir le paradis en boitant, Allah lui a offert ce qu’il lui avait demandé. »
Parmi les martyrs se trouve aussi Abdullah Ibn Hiram qui avait neuf filles et un garçon Jaber Ibn Abdullah. Tous deux procédèrent à un tirage au sort afin de déterminer qui allait rester aux côtés des filles et qui allait partir sur le sentier d’Allah. Le sort décida que Abdullah allait combattre et Jaber resterait près de ses sœurs. Abdullah dit à son fils qui était en larmes : « Je jure par Allah mon fils que s’il était question d’autre chose que le paradis je te l’aurais laissé mais là il s’agit du paradis ! » Vous voyez à quel point la cause est grande ! Abdullah mourut au combat, son corps fut mutilé et son fils demanda aux compagnons de le laisser voir son père et quand ils essayèrent de l’en empêcher pour qu’il ne sache pas ce qui lui est arrivé, le Prophète leur dit : « Laissez le voir son père. » Son fils raconte : « j’ai regardé mon père et me suis mis à pleurer. » Alors le Prophète lui dit : « Mon fils, que tu le pleures ou non, les Anges ne cessent de le couvrir de leurs ailes », puis il (BP sur lui) le regarda et lui dit : « Réjouis-toi Jaber » « Pourquoi ô Messager d’Allah ? » Le Prophète lui répondit : « Jaber, Allah n’a jamais parlé à personne sans qu’il y ait un voile. Pour ton père, il a soulevé ce voile et lui a dit : Demande-moi ce que tu désires ? Il lui répondit : « Ô mon Dieu, je souhaiterais ressusciter à la vie et de nouveau être tué pour Toi. » Alors Allah a répondu : « Mon esclave, je les ai destinés à ne plus jamais y retourner, alors formule un autre souhait. » Alors il dit : « Ô mon Dieu transmets mon bonheur aux occupants du bas monde ! »
Et c’est là qu’est descendue la parole d’Allah- qui peut être traduite par :
« Ne pense pas que ceux qui ont été tués dans le sentier d’Allah soient morts. Au contraire, ils sont vivants auprès de leur Seigneur bien pourvus et joyeux de la faveur qu'Allah leur a accordée, et ravis que ceux qui sont restés derrière eux et ne les ont pas encore rejoints, ne connaîtront aucune crainte et ne seront point affligés. »
(TSC Al-‘Imrân : 169) Voyez-vous à quel point ils aimaient le Prophète (BP sur lui), jusqu’où étaient-ils prêts à aller pour défendre leur cause et surtout à quel point ce message est grand et cher
Parmi les martyrs il y eut Abdullah Ibn Jahch. La veille de la bataille il rencontra un ami qui lui dit : « Je souhaiterais demain combattre un mécréant bien bâti et d’une grande force jusqu’à ce que je le tue ! » Abdullah répondit alors : « Quant à moi demain je souhaiterais combattre un mécréant bien bâti et d’une grande force jusqu’à ce que je le tue puis combattre un autre mécréant d’une grande force jusqu’à ce qu’il me tue ; me perce l’estomac, me coupe l’oreille puis le nez pour que le jour de la résurrection je rencontre Allah et que lorsque Il me demandera « Pourquoi Abdullah es-tu ainsi ? » je lui réponde: « Pour Toi Ô mon Dieu ! Pour Toi ! » Ils retrouvèrent Abdullah Ibn Jahch le ventre percé, l’oreille coupée et le nez arraché et à côté de lui gisait le cadavre d’un mécréant.
Sa’d Ibn Rabi aussi a combattu les mécréants jusqu'à ce qu’il fut martyr. A la fin de la bataille, le Prophète dit : « Trouvez-moi Sa’d ibn Rabi » Abiy Ibn Ka’b partit donc à sa recherche. Lorsqu’il le trouva il était en train de vivre ses derniers instants et il lui dit : « Sa’d, c’est le Messager d’Allah qui m’envoie, il te passe le salut » alors il lui demanda : « Est-il encore vivant ? » (Il circulait une rumeur à propos du décès du Prophète.) « Oui » répondit Abiy Ibn Ka’b. Alors Sa’d soupira profondément, formula ses louanges à Allah puis dit : « Transmets le salut de ma part au Messager d’Allah et dis-lui Sa’d te dit : Ô Messager de Dieu, qu’Allah te récompense pour ce que tu as fait pour nous car en ce moment je vois réellement ce que tu nous avais promis (c’est-à-dire les hadiths du Prophète (BP sur lui) à propos du paradis, car Sa’d le voyait), transmets également le salut aux Ançars et dis-leur : « Vous n’aurez aucun motif valable, si le Messager d’Allah est tué alors qu’il reste parmi vous une âme qui vive. »
Et aujourd’hui je vous répète ce que Sa’d a dit : Nous n’avons aucun motif valable si la Sunna du Prophète n’est pas respectée alors qu’il reste parmi nous une âme qui vive. Travaillez ! Bougez et portez enfin le message et défendez notre cause ! Surtout n’oubliez jamais cela après Ramadan, n’oubliez pas les martyrs et la bataille d’Uhud.
Le meilleur et le dernier des martyrs est Hamza Ibn Abd El-Mottaleb. Lorsque Khaled Ibn Al-Walid est monté sur la montagne où se trouvaient les musulmans, Hamza a essayé de trouver une solution et a emmené avec lui un groupe de combattants derrière la montagne. Ils y rencontrèrent un groupe de mécréants et Hamza se mit à les combattre avec bravoure et rapidité car il voulait rejoindre le Prophète (BP sur lui). Tapi derrière un rocher se trouvait Wahchi. Hind, la femme de Abu Soufiân, lui avait promis sa liberté en échange de la mort de Hamza car il avait tué son père et son frère durant la bataille de Badr. Dès que Hamza fut de dos, Wahchi lui porta un coup de lance qui l’atteignit dans le dos et lui transperça le ventre ; une personne atteinte d’une telle blessure devrait s’effondrer sur place, mais Hamza le brave et fort croyant fixa Wahchi du regard en courant vers lui malgré sa blessure grave. Ecoute ce que Wahchi a dit en le voyant : « Je jure que je n’ai pu bouger de ma place tellement j’ai eu peur de lui ». Il s’est rapproché de lui mais finit par succomber à sa blessure. Hamza mourut et Wahchi se mit à courir en direction de Hind en s’écriant : « Je l’ai tué ! Je l’ai tué ! » Elle arriva munie d’un couteau et sectionna le ventre de Hamza et en sortit son foie qu’elle commença à mâcher sans arriver à l’avaler car il s’agit là d’un sang bien trop cher et bien trop important pour qu’Allah exalté soit-Il lui permette de pénétrer dans le corps d’une femme comme elle, Abou Soufiân la rejoignit en souriant ainsi qu’un des mécréants qui prit une lance et l’enfonça dans la bouche de Hamza. A la fin de la bataille, en le voyant, le Prophète s’effondra en larmes et jamais il ne pleura quelqu’un ainsi. Hamza a été enterré sur place et son corps y resta 40 ans jusqu’à ce qu’il y eut une inondation à Médine et que l’on ordonnât de transporter tous les restes des martyrs dans ce cimetière. Ils déterrèrent Hamza et le trouvèrent exactement dans le même état que 40 ans plus tôt.
Cette terre a vu le sacrifice de Hamza et le sacrifice de tous les autres martyrs, quant à nos larmes à nous elles doivent se traduire en amour pour le Prophète (BP sur lui), en respect de sa tradition et en bonne action sur terre, en améliorant la société et en créant une grande renaissance.
Le Prophète (BP sur lui) a senti que le combat devenait de moins en moins équitable ; il décida donc de retirer son armée sans qu’ils aient été vaincus par Qoraïche et sans pour autant les avoir battus ; il (BP sur lui) commença à crier : « La montagne ! La montagne ! » en indiquant un repli à l’intérieur de la montagne. Le Prophète (BP sur lui) et ses compagnons se replièrent dans la partie la plus étroite de la montagne, en hauteur à l’abri tout en gardant une vue sur le champ de bataille.
Revivons maintenant la dernière scène de la bataille de Uhud, lorsque le Prophète (BP sur lui) et 300 à 500 compagnons se regroupèrent au sommet de la montagne, dissimulés des yeux de Qoraïche pour qu’elle n’ait pas idée du nombre de personnes qui s’y trouvait. Au pied de cette montagne Abou Soufiân commença un nouveau combat de « paroles » à la fin de la grande bataille et s’écria : « Vénérez Hobal ! » et les compagnons ne répondirent pas, alors le Prophète (BP sur lui) s’écria : « Vous ne lui répondez pas ?! » « Que devons-nous lui répondre ô Messager d’Allah » demandèrent les compagnons. Il (BP sur lui) répondit : «Allah est le plus haut et le plus honoré ! » et les compagnons répétèrent après lui : « Allah est le plus haut et le plus honoré ! ». Abou Soufiân rétorqua : « Vénérez El Ozza ! Vous êtes sans gloire ! » Et les compagnons ne répondirent pas, alors le Prophète (BP sur lui) s’écria : « Vous ne lui répondez pas ?! » « Que devons-nous lui répondre ô Messager d’Allah » demandèrent les compagnons. Il (BP sur lui) répondit : « Dites Allah est notre Seigneur et vous n’en avez point ! » et les compagnons répétèrent après lui : « Allah est notre Seigneur et vous n’en avez point ! » Imaginez-vous la scène, toute une montagne résonnant d’une seule voix « Allah est notre Seigneur et vous n’en avez point ! ». Abou Soufiân dit alors : « Ce jour contre celui de Badr ! » Et les compagnons ne répondirent pas, alors le Prophète (BP sur lui) s’écria : « Vous ne lui répondez pas ?! » « Que devons-nous lui répondre ô Messager d’Allah » demandèrent les compagnons. Il (BP sur lui) répondit : « Dites ce n’est pas pareil, nos morts sont au paradis les vôtres sont en enfer ! » et les compagnons répétèrent après lui : « Ce n’est pas pareil nos morts sont au paradis les vôtres sont en enfer ! » Abou Soufiân pensait que le Prophète (BP sur lui) était décédé mais lorsqu’il entendit les répliques de l’armée, il dit : « J’atteste que Mohammad, Abou Bakr et ‘Omar sont en vie ! » Il se retira alors avec son armée.
Conclusion :
La bataille se termina ainsi sans victoire ni défaite des musulmans, le Prophète (BP sur lui) et les compagnons descendirent de la montagne très déçus et tristes et arrivèrent les paroles d’Allah exalté soit-Il dans de très beaux versets adressés aux compagnons : «
Ne vous laissez pas battre, ne vous affligez pas alors que vous êtes les supérieurs, si vous êtes de vrais croyants. » (TSC, Al-‘Imrân : 139)Et toi ma soeur mon frère , tu as fait quoi pour la communauté ?